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Quel avenir pour les environnements de travail ?

Aujourd’hui plus qu’hier, chaque organisation, quel que soit son secteur d’activité, se questionne et cherche à établir son scénario futur. Quelles intensification et organisation du travail à distance demain ? Quel nouveau rapport au travail et à leur entreprise les salariés vont-ils entretenir ? S’il est hasardeux de répondre avec certitude à ces interrogations, des tendances observées depuis plusieurs années permettent de présumer des grands mouvements qui façonneront les futurs lieux et modes de travail.

Le télétravail va s’inscrire durablement dans les pratiques et les modes d’organisation. Il pourra concerner jusqu’à 70 % des salariés éligibles, en France. C’est alors toute l’expérience de travail qui devra être repensée pour garantir un parcours « sans couture » dans et hors les murs de l’entreprise. Chaque collaborateur bénéficiera ainsi des outils, du confort et des services nécessaires à sa performance et son bien-être, quel que soit le lieu choisi. En 2030, la majorité des organisations aura décidé d’inscrire le déploiement du travail hybride dans un mouvement global de transformation culturelle.

De façon générale, la hiérarchie et la rigidité des processus seront d’autant moins garantes de la performance. Celle-ci reposera sur un leadership « transformationnel » et authentique, en mesure d’initier de nouveaux schémas de fonctionnement plus ouverts et flexibles. Il s’agira de soutenir les collaborateurs dans leurs objectifs, de donner du sens à leur travail et de les responsabiliser par la confiance et l’autonomie. Certaines entreprises s’inspireront, par exemple, des modèles d’auto-organisation tels que pratiqués au sein des équipes et organisations agiles. Le renforcement d’une culture de l’apprentissage va devenir crucial. Développer l’employabilité et les compétences sont, en effet, indispensables pour accompagner la révolution digitale, l’intégration de l’intelligence artificielle et la robotisation, ou encore la transition écologique. Dans ce contexte, les organisations dites « apprenantes » se distingueront par leur capacité à organiser et combiner leurs ressources et compétences, mais aussi leur faculté à les renouveler. Si la crise sanitaire va amener les salariés et les entreprises à se remettre en question, elle va aussi impliquer de redonner une direction et du sens aux environnements de travail. Le travail en mode hybride nécessite de repenser les usages, et donc les espaces, afin de rendre l’expérience de travail au bureau plus attractive et fluide. Ils devront être davantage conçus pour faciliter la vie d’équipe, la transversalité, l’informel, ainsi que le travail collaboratif comme individuel. De même, demain, la présence obligatoire ne sera plus une évidence : l’enjeu sera alors de faire des bureaux des lieux ressources au service du travail et du bien-être. Les métiers du facility management vont tendre vers l’hospitality et le community management afin que cette expérience soit la meilleure possible.

La crise sanitaire reconfigure le maillage territorial des bureaux. Les sièges sociaux vont se transformer avec une diminution des surfaces de 30 % en moyenne. Dans les années à venir, nous observerons une déconcentration progressive au profit de nouvelles centralités et localisations, que ce soit à l’échelle du Grand Paris ou en région avec l’émergence d’écosystèmes sectoriels ou de flagships locaux au sein des grandes métropoles et de certaines villes moyennes particulièrement attractives en matière de cadre de vie. Les « coworkings » prendront encore plus de poids dans ce nouveau paysage tertiaire, formant un réseau dense de solutions répondant au besoin croissant de flexibilité des collaborateurs et des organisations. Dans cette période d’incertitudes et de changement, le partage d’expérience, la prise de recul et la collaboration sont déterminantes. Il est essentiel, de se saisir de ce moment pour penser ces multiples changements de société qui nous impactent inexorablement afin de réaliser des choix éclairés et durables sur nos futurs lieux, modes et environnements de travail.

Source : Business Immo