Avis d'experts

Le directeur de l’environnement de travail en 1ère ligne depuis la crise sanitaire

Fabienne Torrenti Directrice Environnement de Travail Carrefour

Il est passé de l'ombre à la lumière depuis la crise sanitaire. Le directeur de l'environnement de travail a la lourde charge de mettre en oeuvre la stratégie opérationnelle des RH en matière d'environnement de travail : organisation et équipement des postes de travail, sécurité et bien-être des collaborateurs...

Fabienne Torrenti, directrice environnement de travail France du groupe Carrefour et membre du comex de l'Association des directeurs de l'environnement de travail (Arseg) en charge de la communication, explique les tenants et aboutissants de cette profession.

 

Quel est le rôle d'un directeur de l'environnement de travail (DET) ?

 

Il y a parmi nous des DET, mais aussi des responsables de l’environnement de travail (dans les structures plus modestes). Quelle que soit notre casquette – directeur des achats, directeur immobilier, Facility Manager … –, nous sommes le bras armé de la stratégie opérationnelle des ressources humaines en matière d’environnement de travail.

Notre rôle est celui d’un gestionnaire de projet qui va coordonner l’ensemble des intervenants, par exemple dans la mise en place du télétravail. Au sein de l’Association des directeurs de l’environnement de travail (Arseg), nous collaborons avec des prestataires experts dans leur domaine, ce qui nous permet également de faire des préconisations.

Notre périmètre d’intervention est très large, depuis la rationalisation des dépenses des entreprises (immobilier, nettoyage, prestations externes…) jusqu’à la santé et au bien-être des salariés (informatique, restauration, QVT, transformation des espaces de travail…).

La fonction de DET peut être rattachée au contrôle de gestion, à la logistique, aux RH… J’œuvre pour ma part au sein de la direction des RH.

Quel est l'objectif de l'Arseg ?

 

L’Association a été créée il y a 46 ans pour mettre en avant la profession des anciens “services généraux” de plus en focalisés, au fil des années, sur les questions d’environnement de travail. Elle regroupe à la fois des professionnels en entreprise et 300 prestataires. On recense une trentaine de métiers liés à l’environnement de travail.

L’association compte 2 000 membres actifs et, ensemble, nous organisons des débats et des ateliers pour travailler sur des stratégies et solutions visant à anticiper l’environnement de travail de demain.

À travers l’Arseg, nous diffusons aussi les bonnes pratiques. Nous avons notamment multiplié les webinaires axés sur la gestion de la crise sanitaire en entreprise et les solutions permettant de maintenir le bien-être des salariés à distance.

Nous avons également réfléchi au repositionnement des prestataires sur toutes les questions de sécurité sanitaire (nettoyage, signalétique, gestion des flux…). Nous sommes aujourd’hui force de proposition pour permettre le retour sur site des salariés en toute sécurité.

Le métier reste méconnu...

 

C’est effectivement un métier de l’ombre, mais il est au cœur des transformations de la société qui gagnent l’entreprise – c’est le cas des politiques de mobilité, avec la mise en place du covoiturage, la gestion de la flotte automobile, etc. À cet égard, la crise sanitaire est un catalyseur qui oblige à repenser les environnements de travail.

Quand on parle de « supprimer des mètres carrés » à la faveur du développement du télétravail, notre tâche est avant tout de les repenser, en y intégrant davantage d’espaces de collaboration. L’objectif étant, pour nous, de maintenir la qualité de l’expérience collaborateur, que celui-ci soit sur site ou à distance.

Nous sommes dans le quotidien, l’opérationnel et les résultats de nos actions sont visibles. C’est un métier très valorisant, car il touche à tout. L’épidémie de Covid-19 nous a notamment placés en position de garants de la sécurité sanitaire en entreprise (application des protocoles, prévention des risques psychosociaux…). Une nouvelle mission qui a permis la continuité d’activité.

Comment devient-on DET ?

 

Les DET peuvent venir d’horizons différents : métiers techniques, RH, communication, finance… Mais tous ont un ancrage opérationnel, savent mener des projets, écouter et comprendre une demande, mettre une solution en place et la faire évoluer. L’important, dans cette fonction, ce sont les softs skills, notamment la capacité à communiquer et à coopérer avec des métiers différents.

Source : Focus RH