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À quoi ressemblera le bureau dans 10 ans ?

L’Ifop et ParisWorkplace ont interrogé 1 300 salariés franciliens sur le futur du bureau. Entre révolution technologique, personnalisation des espaces et transition énergétique, le bureau sera plus que jamais vecteur de lien social.

À quoi ressemblera le bureau dans 10 ans ? C’est à cette question, moins simple qu’elle n’y paraît, qu’ont répondu les 1 300 salariés franciliens interrogés dans le cadre du baromètre 2023 publié par l’Ifop et ParisWorkplace pour le compte de la Société Foncière de Lyon. Cette nouvelle édition fait état d’une augmentation du sentiment de bien-être chez les salariés, passé de 6,4/10 en 2016 à 7/10 en 2023 et prévoit de gros changements à venir, poussés par une triple révolution : l’accélération technologique, l’avènement du bureau sur mesure et l’impact de la transition énergétique sur les tâches du quotidien.

Les salariés se voient notamment largement assistés par les nouvelles technologies durant la prochaine décennie. Ainsi, 44 % d’entre eux pensent que l’IA générera l’ensemble de la production de documents qu’ils n’auront dès lors plus qu’à corriger et 42 % estiment que l’IA aura totalement remplacé la majorité des emplois de bureaux, une idée partagée par plus de la moitié des salariés de moins de 25 ans. Ils sont également 41 % à penser que certains collaborateurs pourront apparaître comme des hologrammes lors des réunions. Là encore les jeunes sont plus nombreux (65 %) à anticiper cette possibilité.

 

Un bureau connecté vecteur de lien social

Le bureau de la prochaine décennie sera donc connecté mais pas déshumanisant puisque la moitié des sondés affirment qu’ils continueront de venir sur site pour participer à une certaine vie sociale avec leurs collègues ainsi qu’à des travaux communs et pour renforcer leur sentiment d’appartenance au collectif. Ils sont également 50 % à considérer leur lieu de travail comme un lieu de vie ou ils aiment passer du temps, une proportion qui ne cesse d’augmenter post-covid. Le rôle social du bureau est aussi primordial pour les plus jeunes qui sont 70 % à souhaiter que le bureau de demain permette de prendre plus le temps de se parler, contre seulement la moitié de l’ensemble des salariés. Ils sont même 64 % à considérer leurs collègues comme leurs amis contre seulement 38 % des plus de 50 ans. Un rôle social du bureau qui semble s’imposer depuis la fin de la crise sanitaire tant et si bien que de moins en moins de salariés considèrent que les entreprises n’auront plus besoin de bureaux : ils sont seulement 34 % en 2023 contre 43 % en 2020.

Une nouvelle fonction des bureaux qui demande une plus grande flexibilité du lieu de travail car même si on n’y viendra moins souvent, le bureau devra être accessible 24 heures/24 et 7 J/7 pour 59 % des salariés, posséder un espace bar ou début de boisson pour 58 % et des services bien-être coiffeur, soins, massages pour 58 % également.

Accessible 24 heures/24, 7 J/7

Alors que le sujet fait encore débat, le télétravail reste toujours un critère de choix pour la grande majorité des sondés (79 % en 2023 contre 66 % en 2020) avec toutefois des nuances puisque 60 % d’entre eux ne considèrent pas l’obligation de télétravailler plusieurs fois par semaine comme souhaitable. La fréquence idéale de télétravail est de 2,3 jours par semaine depuis la fin du confinement contre 1,5 jour environ avant le premier confinement. La raison principale à cette volonté de pérenniser le télétravail est celle d’une meilleure balance vie professionnelle/vie personnelle, les salariés étant de plus en plus nombreux à réaliser des tâches personnelles (courses, rendez-vous médicaux ou même personnels, etc.) durant leurs journées télétravaillées.

Côté sobriété énergétique, les sondés anticipent des changements radicaux, 62 % d’entre eux considèrent notamment souhaitable de fortement limiter voire interdire les déplacements professionnels en avion, 40 % qu’il n’y aura plus d’eau chaude dans les sanitaires au bureau et ¼ d’entre eux qu’il n’y aura plus de climatisation. Plutôt que des interdictions drastiques, près de 70 % des salariés interrogés croient plutôt au développement des solutions permettant d’adapter la lumière et le chauffage à l’occupation du bâtiment.